Pour cette scène de petites bouteilles anciennes, fleurs sèches et porcelaines d'époque, j'ai choisi d'aborder mon image avec un léger traitement croisé. Cela a pour but de donner un petit côté « authentique ». Cependant, notez que si ce traitement « plaît » davantage à nos esprits, il ne reflète en nous qu'un désir de nostalgie et un fort besoin psychologique d'ancrer une scène à une donnée temporelle. Pensez-vous que la « réalité » de l'époque était ternie et peu saturée aux yeux de nos arrières grands parents ? Bien sûr que non ! ;) Les couleurs des bouteilles et étiquettes étaient plus vives et si les anciens appareils photo avaient nombres de défauts (comme aujourd'hui) et « retouchaient » la réalité, elle n'était pas sali, sépia, et encore moins Noir & Blanc !
Un besoin psychologique disais-je donc, et construit de toute pièce. Aujourd'hui, pour faire un film dont l'action serait ancrée dans les années 50, on procède à de vastes traitements de l'image (matériels ou logiciels), car nous ne comprendrions pas de visualiser des images cristalline, colorées, vives, bref, « réelles ». Notre cerveau, pour chaque génération, pour chaque progrès, a considéré comme acquis le fait que les images tournées à une époque définie avaient des caractéristiques bien précises, de nombreux défauts et limites liées aux technologies d'alors. Et il en a besoin ! J'abordais partiellement ce point dans mon précédent article sur les besoins de la retouche.